Véhicules électriques et solutions de recharge en Suisse : analyse 2024 et prévisions

La transition vers les véhicules électriques prend de plus en plus d’ampleur. Pour autant, des défis subsistent tel que l’installation d’infrastructures de recharge privées au sein d’un pays majoritairement constitué de locataires. Ces « lieux » et possibilités de recharge doivent impérativement augmenter en parallèle de la demande pour ce type de véhicule. Dans le cas inverse, les objectifs visés par les différents offices fédéraux ne seront probablement pas atteints.

Photo d'un véhicule électrique.

Photo d’un véhicule électrique prototype de la marque Polestar – Source : Unsplash


En bref dans cet article : vous trouverez une compilation de données liée aux véhicules électriques et au marché automobile. L’objectif est de regrouper un maximum d’informations jugées pertinentes pour comprendre l’évolution du marché des véhicules électriques et quels sont les enjeux actuels et futurs.


Introduction

Au fil des dernières années, les voitures électriques et hybrides rechargeables sont devenues nettement plus accessibles. La variété de l’offre n’a cessé de croître, entraînant une augmentation continue de leur nombre sur les routes. Les propriétaires de ce type de véhicule partagent un avis unanime : ils en sont pleinement satisfaits. En revanche, une portion de ceux qui n’ont pas encore fait grand le saut demeure sceptique. La principale préoccupation mise en avant concerne la batterie, tant en matière d’autonomie que de possibilité de recharge.

Pour répondre à ces inquiétudes, les constructeurs s’engagent à améliorer les performances de leurs batteries et la confédération souhaite mettre en place des initiatives pour renforcer les infrastructures de recharge. Une démarche tournée en grande partie sur des installations « à domicile » et adressée donc en particulier aux propriétaires de biens immobiliers. Ces derniers jouent un rôle essentiel à propos de ce type de recharge. L’objectif étant de rendre la mobilité électrique toujours plus attractive et de lever les barrières qui subsistent dans l’esprit de ceux qui envisagent ce changement.

Pour information, l’intégralité des données présentes dans ce document proviennent de sources officielles de : l’OFS (Office fédéral de la statistique), l’OFROU (Office fédéral des routes) et l’OFEN (Office fédéral de l’énergie). Les données récoltées sont les plus récentes et accessibles en date du mois d’avril 2024. La notion de « parc automobile » évoquée dans le texte ne tient compte que des véhicules de tourisme.

Partie I : État actuel du parc automobile suisse


En bref dans ce chapitre : En 2023, le marché automobile suisse a connu une croissance notable de 11,6 %, atteignant 255’981 nouvelles immatriculations, en grande partie dues à la résolution des problèmes de livraison liés à la pénurie mondiale de puces électroniques. Cependant, la demande reste inférieure aux niveaux pré-pandémiques, probablement en raison de l’augmentation du coût de la vie.

Le segment des véhicules électriques a connu une hausse significative, représentant 20,7 % des nouvelles immatriculations en 2023. Malgré des défis, tels que la fin de l’exonération fiscale et la hausse des prix de l’électricité, les importateurs d’automobiles visent à accroître la part de marché des véhicules électriques en 2024. Des actions comme la libéralisation du marché de l’électricité et le soutien via des aides financières (à destination des propriétaires et gestionnaires d’immeubles pour installer de nouvelles infrastructures de recharge notamment) sont recommandées, à la fois par AutoSwiss et eeproperty, pour faciliter la transition vers la mobilité électrique en Suisse.


En 2023, le marché automobile en Suisse a enregistré une augmentation significative de 11,6 %, avec un total de 255’981 voitures de tourisme nouvellement immatriculées¹, par rapport à 229’403 en 2022. Une croissance principalement attribuée à la résolution des problèmes de livraison liés à la pénurie mondiale de puces électroniques. Bien que cette progression soit notable, l’année 2023 reste en deçà des niveaux pré-pandémiques et des 300’000 immatriculations annuelles. Une demande plus faible, très probablement influencée de manière conséquente par la conjoncture économique et par l’augmentation du coût de la vie.

¹ Source : OFS, OFROU – Nouvelles mises en circulation de véhicules routiers (IVS) – Données datées de janvier 2024.

Aujourd’hui, le parc automobile suisse reste encore majoritairement thermique (moteurs à essence et diesel) comme en témoigne le graphique ci-dessous :

Parc automobile suisse selon le carburant en 2023

Part des véhicules électriques

Pour autant, il ne faut surtout pas sous-estimer l’augmentation significative des véhicules à moteur alternatif. Les deux graphiques suivants montrent qu’en l’espace de 5 ans, les véhicules de type hybride léger, hybride rechargeable et 100 % électrique occupent une place de plus en plus importante au sein du parc automobile national.

Comparaison du parc automobile suisse selon
le carburant entre 2018 et 2023

Comparaison des véhicules électriques suisses entre 2018 et 2023

Analyser les pourcentages de contribution permet de comparer sur une échelle de 100 % chaque type de véhicules entre 2018 et 2023 et de comprendre l’intensité de la tendance. Ainsi, on prend rapidement conscience de l’engouement généré par les véhicules hybrides de tout type et électriques.

Comparaison des pourcentages de contribution selon
le carburant entre 2018 et 2023

Comparaison des pourcentages de contribution des véhicules électriques

Avant d’aborder le sujet des nouvelles immatriculations de 2023, voici l’évolution des véhicules électrifiés sur les 5 dernières années.

Évolution du nombre de véhicules électrifiés entre 2018 et 2023

Évolution du nombre de véhicules électriques entre 2018 et 2023

À propos des nouvelles immatriculations de l’année 2023, la demande pour les véhicules à batterie a poursuivi sa croissance. L’information la plus marquante étant qu’en 2023, 1 voiture neuve sur 5 était un véhicule 100 % électrique (une part de marché de 20,7 %). Une valeur qui atteint pratiquement 1 voiture sur 3 (29,7 % de part de marché) si l’on y ajoute les hybrides rechargeables. De leur côté, les parts de marché des nouveaux véhicules thermiques ont connu une régression, notamment les véhicules fonctionnant au diesel (-10 %).

Comparaison des nouvelles immatriculations selon
le carburant en 2022 et 2023

Comparaison des nouvelles immatriculations de véhicules électriques en 2022 et 2023

Évolution des nouvelles immatriculations selon
le carburant en 2022 et 2023

Évolution des nouvelles immatriculations de véhicules électriques en 2022 et 2023

Concernant les véhicules purement électriques, voici leur répartition selon chaque canton. Il s’agit de leur part en fonction du lieu et du nombre total. À noter que pour interpréter pleinement les informations qui vont suivre, vous devez vous référer aux deux graphiques ci-dessous : la carte choroplèthe et l’histogramme groupé.

Répartition actuelle des véhicules électriques en Suisse selon le canton

Répartition actuelle des véhicules électriques en Suisse selon le canton

Sans surprise, Zurich se positionne largement en tête avec 31’278 véhicules électriques. Un nombre qui s’explique très probablement par l’économie du canton.

Trois autres cantons se suivent de très près : Vaud, Berne et Argovie qui comptent respectivement 15’108, 14’897 et 13’236 véhicules de ce type. À l’inverse, les cantons d’Uri et d’Appenzell Rhodes-Intérieures en possèdent le moins : 457 et 357.

Toujours est-il que ces chiffres donnent quelques indications, mais ne sont en aucun cas révélateurs de l’implication réelle des cantons pour la transition vers des véhicules 100 % électriques. Outre l’aspect économique, plusieurs facteurs peuvent expliquer le grand nombre de véhicules électriques dans les cantons de Zurich, Vaud et Berne :

  1. La possibilité de recharge à domicile ou sur le lieu de travail.
  2. Une population davantage soucieuse de l’environnement.
  3. Un style de vie différent et la proximité des centres d’intérêt (moins de kilomètres à effectuer).

Le graphique ci-dessous donne le nombre exact de véhicules purement électriques dans chaque canton, et montre également la proportion qu’ils représentent par rapport au nombre total de véhicules de tourisme au sein des cantons.

Nombre actuel de véhicules électriques, ainsi que leur part basée sur
le nombre total
de véhicules de tourisme propre à chaque canton

Nombre actuel de véhicules électriques, ainsi que leur part selon chaque canton

On constate que peu importe le canton, il existe un intérêt général pour les véhicules électriques.

C’est dans le canton de Zoug que la part des véhicules électriques est la plus importante. Les cantons de Zurich et de Vaud sont également en tête avec d’excellents résultats si l’on tient compte de leur superficie ainsi que de leur nombre d’habitants.

Concernant le canton de Berne, il semble que malgré son nombre élevé de véhicules électriques, sa population soit en réalité plus réfractaire à l’idée d’opter pour ce type de voiture, leur part étant parmi les plus faibles. Ce résultat pourrait s’expliquer par deux facteurs :

  1. Les locataires de biens immobiliers ne bénéficient pas de bornes de recharge privées.
  2. Les infrastructures de recharge publiques sont peu nombreuses, il existe un risque de congestion et d’attente pour recharger, ou peut-être sont-elles mal situées ?

À l’inverse, avec une part de 3,43 % de véhicules électriques, la population du canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures parait disposée à se tourner vers la mobilité électrique.

Fait intéressant : ce canton fait partie de ceux où il y a le plus grand nombre de propriétaires et donc, un canton ou la population peut très probablement recharger à domicile. Cela est également un argument en faveur de l’hypothèse suivante : les locataires sont moins enclins à opter pour une voiture électrique, car ils ne peuvent pas décider eux-mêmes d’installer une borne de recharge à leur domicile / dans leur parking. Ils dépendent, d’une part, de la typologie de leur bien, et d’autre part, de la volonté de leur propriétaire.

Quant au canton d’Uri, c’est dans cette région que la transition vers des moteurs alternatifs est la plus lente.

Il est difficile d’avancer une hypothèse viable tant le canton possède des avantages certains concernant l’adoption de ce type de véhicule :

  1. Le canton possède un nombre de propriétaires au-dessus de la moyenne, laissant penser qu’il serait plus facile d’installer des bornes de recharge à domicile.
  2. Les bornes et infrastructures de recharge publiques sont effectivement peu nombreuses, mais il existe peu de risques de congestion compte tenu du faible nombre de véhicules électriques en circulation. Peut-être sont-elles mal situées ?
  3. La taxe automobile y est relativement faible, à cela s’ajoute un rabais d’un tiers pour les véhicules électriques.

L’année 2024 s’annonce comme une période cruciale pour la mobilité électrique en Suisse, avec des défis de taille à relever :

  1. Poursuivre la croissance du nombre de véhicules électriques.
  2. Augmenter le nombre d’infrastructures de recharge publiques et privées.

Les importateurs d’automobiles, regroupés sous l’égide d’auto-suisse, aspirent à accroître la part de marché des véhicules rechargeables ou « à prise » pour répondre aux normes environnementales toujours plus strictes. Cependant, les conditions pour les véhicules électriques ont été considérablement compliquées par des changements politiques, créant ainsi un contexte difficile.

Le président d’auto-suisse, Peter Grünenfelder, souligne les défis auxquels la mobilité électrique est confrontée en 2024. Dès le 1er janvier, l’exonération fiscale de 4 % sur l’importation des voitures électriques a été stoppée et en parallèle, les prix de l’électricité ont augmenté de 18 % en moyenne sur un marché énergétique largement contrôlé par l’État.

Toujours est-il que cette augmentation de prix ne suffit absolument pas à concurrencer le prix très élevé de l’essence ou du diesel. De plus, le tarif des véhicules électriques baisse progressivement, les rendant encore plus accessibles. Pour démontrer cet écart de prix, voici un tableau comparatif :

Comparaison du coût d’utilisation : électrique vs. thermique

Nombre actuel de véhicules électriques, ainsi que leur part selon chaque canton

Le constat est clair : le coût pour parcourir 100 km reste constamment inférieur pour un véhicule électrique. Le résultat est identique lorsque l’on compare un véhicule électrique de type SUV avec une citadine à essence telle qu’une Volkswagen Polo. Ajoutons que rouler en voiture électrique reste une bien meilleure option en comparaison aux véhicules thermiques en ce qui concerne la transition énergétique et la réduction des émissions de CO2.

Néanmoins, plusieurs actions doivent être mises en place pour faciliter le passage vers la mobilité électrique en Suisse. La libéralisation totale du marché de l’électricité pourrait créer une concurrence entre les fournisseurs et modérer les prix. Aussi, il est primordial de soutenir le développement de l’infrastructure de recharge publique et privé, puisqu’un accès facilité et démocratisé à la recharge semble être la clé de voute d’un changement majeur de nos modes de déplacement.

Partie II : Les infrastructures de recharge en Suisse


En bref dans ce chapitre : D’ici 2035, l’Office fédéral de l’énergie estime que plus de la moitié des véhicules en Suisse seront rechargeables, atteignant 2,8 millions de voitures électriques. L’accent est mis sur le besoin urgent de développer les infrastructures de recharge pour répondre à la demande croissante.

En deux ans, le nombre de bornes a augmenté de plus de 79 %, avec une puissance à disposition ayant doublé (+ 106 %) par endroit. Les experts insistent sur la diversification des contextes de recharge, couvrant le domicile, le travail, les espaces de stationnement publics, les lieux de destination comme les commerces ou espaces de loisirs, en plus des options de recharge rapide souvent disponibles sur les axes autoroutiers.

Malgré une corrélation apparente entre le nombre de bornes et de véhicules électriques par canton, ceux qui sont les mieux équipés en bornes de recharge ne sont pas toujours ceux dont le ratio de véhicules électriques en circulation est le plus élevé. Zurich et Zoug sont cités comme des exemples où la recharge à domicile pourrait être plus fréquente, suggérant un potentiel risque de congestion dans leurs infrastructures publiques.


Selon les prévisions de L’OFEN (Office fédéral de l’énergie), d’ici à 2035, il est fortement probable qu’en Suisse, plus de la moitié des véhicules en circulation soient des véhicules rechargeables. L’office estime qu’il y aura environ 2,8 millions de voitures dotées d’une batterie électrique et qu’en 2050, ce type de propulsion dépassera les 50 % et deviendra majoritaire.

Il est donc nécessaire de poursuivre le développement des infrastructures de recharge de manière réfléchie et optimisée durant les 11 prochaines années afin de répondre à la demande grandissante.

Tous les acteurs du secteur de l’énergie s’accordent sur un point : une action immédiate s’impose. De surcroît, il est impératif de diversifier les contextes de recharge couvrant le domicile, le travail, les espaces de stationnement publics, les lieux de destination comme les commerces ou espaces de loisirs, en plus des options de recharge rapide souvent disponibles sur les axes autoroutiers.

Afin de commencer l’état des lieux portant sur les infrastructures de recharge en Suisse, voici un premier graphique d’ordre général :

Nombre de bornes et d’infrastructures de recharge publiques
disponibles au fil des mois

Nombre de bornes et d’infrastructures de recharge disponibles au fil des mois

En l’espace de seulement deux ans, le nombre de bornes et d’infrastructures ont connu une augmentation de plus de 79 %.

Représentation de la puissance de charge des prises publiques en 2023

Représentation de la puissance de charge des prises en 2023

Représentation des types de prises publiques les plus répandus en 2023

Représentation des types de prises les plus répandus en 2023

Toutes ces prises ont bien évidemment le même objectif : charger votre véhicule électrique. Pour autant, certaines ont évolué pour des versions plus puissantes et plus sécurisées, notamment la prise type 1 devenue type 2. À propos de la prise CHAdeMO, elle nous provient directement du Japon et possède des caractéristiques plutôt similaires à la prise type 2 (qui est la norme européenne et qu’on retrouve dans plus de 80 % des cas). Si la puissance de charge est légèrement inférieure, elle a la particularité de proposer la charge bidirectionnelle. Sujet d’avenir plus qu’intéressant à découvrir en cliquant ici.

Aujourd’hui, la taille moyenne de la batterie d’un véhicule électrique se situe aux alentours de 70 kilowatts. Si l’on charge à une puissance de 20 kWh, alors il suffit de 3 heures & 30 minutes pour compléter à 100 % la recharge de son véhicule.

Toujours est-il que, si l’on respecte les règles d’usage, on devrait recharger son véhicule électrique le plus souvent possible, en maintenant la quantité d’énergie dans la batterie entre 15 et 90 %. Sans pour autant être obligé de recharger dès 15 % et de s’arrêter une fois la batterie pleine à 90 %, il n’est simplement pas recommandé de descendre plus bas ou d’aller plus haut. Il est question de préserver sa durée de vie. Bien entendu, des exceptions ponctuelles, comme lors de longs trajets par exemple, n’ont pas de réelles incidences.

Voici maintenant deux graphiques qui présentent le nombre total de bornes et d’infrastructures de recharge publiques par canton (une infrastructure étant considérée comme un lieu où l’on retrouve une ou plusieurs bornes de recharge à disposition).

Évolution du nombre de bornes de recharge publiques par canton

Évolution du nombre de bornes de recharge publiques par canton

Évolution du nombre d’infrastructures de recharge publiques par canton

Évolution du nombre d’infrastructures de recharge publiques par canton

Si l’on s’attarde sur les bornes ou les infrastructures de recharge de chaque canton, on constate rapidement qu’il y a une corrélation avec leur propre nombre de véhicules électriques en circulation (cf. répartition des véhicules purement électriques en Suisse et par canton). Néanmoins, on constate que leur nombre n’est toujours pas suffisant pour satisfaire la demande dans les années à venir. L’évolution est encore trop faible et devrait augmenter en intensité. En témoigne le graphique suivant qui donne des indications quant à la potentielle disponibilité des bornes lorsque l’on souhaite recharger son véhicule.

Ratio du nombre de véhicules électriques en circulation
pour 1 borne de recharge publique selon le canton

Ratio du nombre de véhicules électriques en circulation pour 1 borne de recharge publique selon le canton

C’est dans ce dernier graphique que nous constatons que les cantons qui ont le plus grand nombre de bornes de recharge ne sont pas nécessairement les mieux lotis quant à leurs possibilités d’accès à la recharge de véhicules. En Thurgovie, il y a 21,4 véhicules électriques en circulation pour 1 borne de recharge publique. Dans le canton de Zurich, ce nombre est à peine inférieur à 18.

Même si ce canton est l’un des plus équipés en bornes de recharge, il est finalement dans le top 3 des perdants, tout comme celui de Zoug (avant-dernier). Il est fortement probable que dans ces deux cantons, les propriétaires de ce type de véhicule rechargent davantage à leur domicile, sur des bornes privées, voire à l’aide de prises domestiques classiques. Aussi, il y a de fortes chances que le taux d’utilisation des infrastructures de recharge dans ces deux cantons y soit plus élevé qu’ailleurs, tout comme le risque de congestion.

Partie III : Futur de la mobilité électrique suisse : prévisions de l’OFEN


En bref dans ce chapitre : Le constat est clair : la Suisse aura besoin d’un mix des contextes de recharge pour répondre aux besoins de ses citoyens. La recharge à domicile reste essentielle et devra jouer un rôle majeur d’ici à 2035. Pour autant, puisque cette solution relève du privé, son développement est peu prévisible aux yeux des autorités par manque d’emprise et de visibilité, notamment dans les immeubles locatifs. C’est pourquoi un réseau de recharge public est un complément indispensable et devra être développé massivement durant les 10 prochaines années.

La majeure partie des informations de cette partie proviennent d’une étude réalisée par l’OFEN : « Conception Infrastructure de recharge 2050 ».


Cette étude a pour objectif de répondre à une question cruciale pour la Suisse : quelle est la répartition optimale des contextes de recharge pour les véhicules électriques dans les années à venir ?

D’ici à 2050, la quasi-totalité des véhicules en Suisse sera propulsée par des batteries électriques. Cette transition majeure, qui s’amorce dès aujourd’hui, implique un développement conséquent de l’infrastructure de recharge, dont la mise en place s’étalera sur les 10 à 15 prochaines années.

Dès 2035, plus de 2,1 millions de véhicules électriques devraient circuler sur les routes suisses. Le nombre total de voitures électriques en comparaison aux véhicules à  moteur thermique resterait stable dans un premier temps, avant de contrebalancer à partir de 2040. Ainsi, les véhicules électriques devraient occuper une place plus importante que les autres types de propulsion pour la première fois.

Au cours des années à venir, il est évident que les technologies vont fortement évoluer, notamment la puissance des bornes permettant de recharger son véhicule toujours plus rapidement. Si cet élément, ajouté à un réseau de recharge suffisamment dense, permet de répondre en partie aux besoins des citoyens, le second moyen d’y parvenir concerne la recharge à domicile, une solution qui reste et restera indispensable pour soulager les infrastructures du réseau électrique public.

Malheureusement, il est relativement difficile d’anticiper l’évolution des points de recharge privés. Sans aucun cadre strict, libre à chacun d’opter ou non pour des solutions de recharge. De plus, dans un pays où la grande majorité des habitants sont locataires, cette étape semble être plus complexe que prévu.

Des questions se posent également au sujet de la pertinence et du rôle des infrastructures de recharge publiques. En effet, cela implique à la fois un changement d’habitude des personnes, ainsi qu’une toute nouvelle organisation.

Puisqu’aucune certitude absolue concernant le futur de la mobilité électrique ne se dessine, plusieurs scénarios ont été envisagés par l’OFEN pour tenter d’apporter des réponses. Au nombre de 3, ils sont nommés de la façon suivante :

  1. Confort
  2. Planifié
  3. Flexible

Chacun de ces scénarios s’appuie sur 5 contextes de recharge :

  1. Lieu de destinations
  2. Lieu de travail
  3. Recharge rapide
  4. Quartier
  5. À domicile

Voici le graphique qui présente la répartition des recharges en fonction des éléments précités :

Répartition des recharges en fonction des contextes et des scénarios

Répartition des recharges en fonction des contextes et des scénarios

Le scénario « Confort »

La majorité des propriétaires de véhicules rechargeables privilégient l’utilisation d’une borne de recharge privée. Le réseau de bornes publiques, bien développé, joue un rôle complémentaire important.

Le scénario « Planifié »

Il se caractérise par un accès plus limité à des bornes de recharge privées. Le réseau public, extrêmement développé, constitue l’élément central de l’infrastructure de recharge. L’accent est mis sur une concentration accrue de bornes offrant des puissances élevées pour une recharge rapide.

Le scénario « Flexible »

Lui aussi se distingue par un accès limité aux bornes privées. L’infrastructure de recharge se développe donc massivement dans divers lieux alternatifs, en privilégiant des installations à faible puissance. Cela se traduit par une multitude de points de recharge publics et professionnels.

Enfin, il est important d’évoquer que la totalité des véhicules électriques ne pourront pas être rechargés dans les lieux de vie communs, à savoir ceux où l’on passe le plus de temps : à domicile et sur le lieu de travail.

Ce graphique tient compte de chaque scénario et présente, sous forme de pourcentages, le nombre de véhicules qui devront être chargés dans des lieux autres que les deux précédemment cités, donc dans des lieux publics.

Nombre de véhicules électriques qui devront être chargés dans des lieux publics

Partie IV : Futur de la mobilité électrique suisse : notre analyse


En bref dans ce chapitre : La voiture électrique est une alternative prometteuse au moteur thermique. Son adoption en Suisse doit faire preuve d’anticipation, afin de surmonter plusieurs obstacles pour continuer sa progression. Le prix de l’électricité et de certains véhicules, l’accès parfois contraignant aux bornes de recharge et le manque de soutien financier pourraient bien freiner l’essor de la mobilité électrique. Pour encourager la transition, plusieurs facteurs sont en jeu : des mesures incitatives pour l’achat de véhicules électriques et de bornes de recharge à domicile, des investissements dans les infrastructures de recharge publiques, une baisse du prix des véhicules électriques ainsi qu’une production d’énergie dont le prix serait moins sujet à fluctuation. Une approche planifiée et flexible est essentielle pour permettre à la transition vers la mobilité électrique en Suisse de s’accomplir pleinement et dans les temps.


Considérant les développements récents et la dynamique actuelle, il est clair que la mobilité électrique se positionne comme un complément, voire une alternative crédible à nos modes de transport traditionnels.

Si les prévisions de l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) s’avèrent optimistes selon nous, elles n’en sont pas moins réjouissantes et témoignent d’un changement qui s’opère bel et bien dans notre société. Il est cependant important de souligner que des obstacles persistent pour une frange non négligeable de la population lorsqu’il s’agit d’adopter la motorisation électrique.

C’est pour cette raison que cette transition doit être accompagnée et encouragée, car si aucun effort n’est réalisé, alors l’augmentation de véhicules électriques risque de s’affaiblir considérablement.

Le cas de la Norvège

Prenons l’exemple du champion en matière de mobilité électrique, la Norvège, pour expliquer le besoin de notre pays.

En Norvège, plus de 80 % des nouveaux véhicules en 2023 sont entièrement électriques. Concernant la population, une très grande partie des habitants est propriétaire, plus de 80 %. Le prix de l’électricité y est très bas, environ 0,19 CHF / kWh, et l’état a instauré de nombreuses aides afin d’encourager ses citoyen·nes à opter pour la mobilité électrique.

Pour autant, les véhicules électriques représentent 23,87 % du parc automobile, soit moins d’un quart des véhicules en circulation dans le pays. Même si le nombre de nouvelles immatriculations est tout à fait remarquable, il ne faut pas négliger que plus de 75 % des voitures que l’on croise sur la route fonctionne toujours grâce aux énergies fossiles.

Si l’on se penche à nouveau sur la Suisse, notre pays est composé de locataires à plus de 65 %, ce qui ne facilite pas l’installation de bornes de recharge à domicile puisque l’accord du propriétaire est nécessaire. De plus, les subventions fluctuent et tendent à baisser. Sans oublier le prix de l’électricité qui a atteint 0,33 CHF / kWh en moyenne, fruit d’une augmentation de plus de 50 % au cours des deux dernières années.

Parmi les autres freins possibles, on pense aussi au coût des véhicules électriques. Ceci étant, l’arrivée de nouveaux constructeurs sur le marché exerce déjà une influence notable et fait baisser les prix.

Au vu de ce qui précède, il est évident que la transition vers des véhicules électriques doit bénéficier d’incitations claires et engagées si l’on souhaite que les prévisions de l’OFEN soient atteintes en temps et en heures.

Un accès à la recharge pour tous

La problématique majeure, et l’une des principales raisons pour laquelle les gens sont réticents à passer à un véhicule électrique, est l’accès à la recharge. Et puisque l’assurance de pouvoir recharger son véhicule facilement et « à tout moment » joue un rôle central dans la décision d’achat, l’accès à la recharge est très fortement corrélé à la transition vers la mobilité électrique. La progression du nombre de véhicules électriques dans le parc automobile Suisse va donc se poursuivre et très probablement augmenter de manière constante, à condition qu’elle soit accompagnée intelligemment.

Comme évoqué plus tôt, les locataires ne détiennent pas, ou très peu, de pouvoir décisionnel lorsqu’il s’agit d’entreprendre l’installation de bornes à domicile. Et bien que les infrastructures de recharge publiques ne doivent pas être négligées, il faut absolument inciter les propriétaires d’immeubles locatifs à installer des bornes de recharge dans leurs parkings. Cela permettrait d’éviter un effet plateau immédiat dans la progression du nombre de véhicules à prise sur nos routes.

Ainsi, l’accent doit être placé sur la recharge à domicile dans la mesure où il s’agit de la solution offrant le plus de simplicité et de confort aux usagers. Un véhicule peut aisément y stationner et y être chargé pendant une dizaine d’heures. Sans parler des avantages cumulés si l’énergie dont il bénéficie est produite directement sur le toit par une installation photovoltaïque.

Une planification réfléchie et proportionnée

Pour autant, il ne faut pas que les propriétaires immobiliers se précipitent et équipent la totalité de leurs parkings à l’aveugle. En l’état actuel, rien ne sert d’entreprendre des travaux trop conséquents, engendrant des dépenses extrêmement élevées et des infrastructures de recharge sous-utilisées. De plus, la capacité d’installation par des professionnels certifiés sera quoi qu’il arrive limitée par leur disponibilité.

Il est nécessaire de commencer maintenant, car le besoin existe, tout en anticipant l’évolution de la demande selon des données concrètes. L’installation d’une infrastructure électrique permettant de pré-équiper au minimum, une partie de son parking et dont la durée de vie est estimée à une cinquantaine d’années, est un investissement sûr.

Le nombre de bornes de recharge qui y seront connectées par la suite dépendra de la demande des locataires et de son évolution dans le temps. D’expérience, nous recommandons aux propriétaires de pré-équiper 20 à 40 % de leur parking, et d’installer des bornes prêtes à usage selon le besoin réel des habitant·es de l’immeuble lors de la mise en place. Leur nombre pourra ensuite évoluer en fonction d’une demande grandissante, ou être adapté dans le cadre de besoins fluctuants, comme lors de déménagements par exemple.

L’important est de rester flexible et réactif, et de permettre aux habitants des bâtiments d’accéder facilement et progressivement à la recharge. En leur offrant le confort et la sécurité de pouvoir recharger un véhicule directement depuis chez eux, le secteur immobilier facilitera grandement le passage à l’achat de ce type de véhicule pour les locataires encore réticents aujourd’hui.

Partie V : Zoom sur les solutions de recharge privée


En bref dans ce chapitre : Une variété de marques sont disponibles sur le marché suisse, chacune avec ses propres caractéristiques. Parmi les options les plus fiables et de haute qualité que nous avons déjà pu installer, les bornes des fabricants Schneider, Legrand, Eaton, Easee et Zaptec se distinguent. Ces bornes répondent aux normes européennes et suisses, aussi bien pour une utilisation résidentielle et commerciale que dans le domaine public. D’expérience, nos clients ont un faible pour la borne Zaptec Pro. Pour autant, soyez certains que les bornes de recharge proposées par ces 5 marques sont de très grande qualité et ont déjà satisfait bon nombre de clients.


Il existe une multitude de marques de bornes de recharge électrique sur le marché, chacune offrant leurs lots de caractéristiques. Face au choix complexe auquel les consommateurs sont confrontés, nous vous présentons 5 marques de bornes de recharge – Schneider, Legrand, Eaton, Easee et Zaptec – qui, selon notre expérience, sont des bornes à la fois fiables et de grande qualité. Elles sont toutes fournies par des entreprises de renom et leurs caractéristiques répondent pleinement aux exigences légales, européennes et suisses. Enfin, nous nous focalisons sur des bornes qui répondent à tout type de besoin : résidentiel, commerciaux et public.

Comparatif de bornes de recharge

Tableau comparatif de bornes de recharge

Comme évoqué précédemment, chacune de ces bornes possède des qualités indéniables et occupe déjà une place importante sur le marché. D’expérience, et après de multiples installations, nos clients ont tendance à choisir la borne de recharge Zaptec Pro. Au-delà du prix et de la renommée de l’entreprise norvégienne Zaptec, précurseur et actrice incontournable de la fabrication de bornes de recharge depuis une douzaine d’années, 3 raisons peuvent expliquer ce choix :

  1. L’équilibrage des phases

Cette fonction, couplée à la charge dynamique, permet de répartir de la meilleure des façons la recharge électrique de plusieurs véhicules, peu importe leur emplacement.

Cet équilibrage rend également l’installation beaucoup plus simple pour l’électricien en charge de l’infrastructure dans la mesure où ce dernier ne se soucie pas du raccord des phases selon les places de parking.

  1. La maintenance

Toutes les fonctionnalités de connectivité sont directement incluses dans la borne Zaptec Pro et permettent de diagnostiquer et de corriger tout dysfonctionnement à distance.

  1. La sécurité

Cette borne est équipée d’un disjoncteur différentiel directement intégré. Outre l’aspect sécuritaire, cela permet de respecter les normes suisses sans devoir réaliser une installation supplémentaire. Si vous souhaitez en savoir plus sur les bornes de recharge ainsi que leurs fonctionnalités, vous pouvez consulter cet article.

Le marché suisse offre une gamme diversifiée d’options de bornes de recharge pour véhicules électriques, chacune avec ses propres avantages. Que vous recherchiez la fiabilité, la connectivité, un design élégant ou la polyvalence, des marques établies telles que les 4 précitées proposent des bornes de recharge qui répondront à toutes vos exigences.

Pour information, notre solution volta, compatible avec la majorité des marques de fabricants de bornes, est à même de prendre en charge l’intégralité des marques mentionnées précédemment.

Et si vous souhaitez en apprendre davantage sur notre solution, vous pouvez cliquer ici, ou bien prendre rendez-vous avec l’un de nos commerciaux à l’aide du bouton « demander une offre » en haut à droite de notre site.

Conclusion

L’analyse 2024 de la mobilité électrique automobile en Suisse montre que le marché est en pleine croissance, avec une part de marché des véhicules électriques qui ne cesse de croître. Cette croissance est tirée par plusieurs facteurs, notamment l’amélioration de l’autonomie des véhicules à batterie, leur prix devenant de plus en plus accessible et la prise de conscience des problèmes environnementaux.

Cependant, il existe encore des défis à relever pour que la mobilité électrique devienne la norme en Suisse. L’un des principaux défis est le développement de l’infrastructure de recharge, notamment à domicile. Bien que le nombre de bornes de recharge publiques ait augmenté de manière significative ces dernières années, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour répondre à la demande croissante. Il est impératif de mettre en œuvre des incitations très attractives à destination des propriétaires et gestionnaires de biens immobiliers, car eux seuls peuvent installer des bornes de recharge privées. Dans cette transition, le rôle de la recharge à domicile est central.

En conclusion, la mobilité électrique en Suisse a un grand potentiel, mais elle doit être largement soutenue pour que ce potentiel soit pleinement réalisé. Le gouvernement devrait continuer à investir dans le développement des infrastructures de recharge en mettant l’accent sur la recharge à domicile, via des subventions pour les propriétaires ou l’adaptation d’un cadre légal.

Points clés à retenir :

Le marché des véhicules électriques en Suisse est en pleine croissance.

La part de marché des véhicules électriques va continuer à augmenter de manière constante dans les années à venir.

Le coût des véhicules électriques baisse régulièrement.

Le développement de l’infrastructure de recharge doit être réalisé en corrélation avec le nombre de véhicules à batterie en circulation.

Le gouvernement devrait continuer à investir dans le développement des infrastructures de recharge en mettant l’accent sur la recharge à domicile, via des subventions pour les propriétaires.

Le public devrait être davantage sensibilisé aux avantages de la mobilité électrique.

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